Distribution géographique des copépodes pélagiques en Méditerranée > Introduction
 
   


 

Introduction :

La connaissance que nous avons sur l'identification des espèces en Méditerranée est ancienne (Giesbrecht, 1892; Giesbrecht & Schmeil, 1898). Par la suite Sars (1925) et Rose (1924-1954) complètent les informations concernant la partie ouest méditerranéenne et le proche Atlantique. Plus de 500 publications ont été consultées concernant la Méditerranée sur un total de 9903 pour l'ensemble des données mondiales qui apportent des informations sur la biogéographie des espèces.

Avec l'accroissement des travaux d'écologie régionale, et a fortiori d'écologie numérique, la validité des listes faunistiques n'est pas toujours sûre du moins pour certaines espèces signalées. Pour Böttger-Schnack (1999) les formes non accompagnées de figures ou de données morphologiques caractéristiques précisant la validité de l'espèce, sont sujettes à caution. Plus grave est souvent l'absence, par de nombreux auteurs, des références bibliographiques concernant les travaux et modifications plus récentes de la part des taxinomistes. Nous en avons naturellement tenu compte lors de l'élaboration de ce travail. Il est évident qu'aucune tentative de synthèse géographique ne serait possible sans un minimum de confiance, et de circonspection lors de l'usage des publications analysées. Comme l'indiquent Goetze & Bradford-Grieve (2005), l'analyse conjointe génétique et morphologique d'espèces mal différenciées montre que certains détails anatomiques apparaissent lorsque l'attention est attiré sur les cas litigieux. Inversement, des différences morphologiques et génétiques faibles comme entre Calanus helgolandicus et C. euxinus (Unal & al. (2003, p.157, In : 3 rd International Zooplankton Production Symposium, 20-23 May, Gijon, Spain) remettent peut-être en cause l'existence de leur séparation, jusqu'à ce que des essais d'intercroisement aient été réalisées.

La connaissance des travaux descriptifs des espèces, comme leurs correctifs éventuels, imposent un suivi régulier du fait des échanges inter-océaniques et de la spécificité du pelagos. La maîtrise de la littérature mondiale dans ce domaine n'est pas aisée mais indispensable.

Une autre difficulté provient également de la disparité entre régions. Certaines ont été plus exploitées que d'autres, souvent proches des grands laboratoires marins, ou lors d'expéditions liées à une thématique environnementale particulière. Les modes de prélèvements, comme les vides des mailles utilisées sont souvent très différents d'un auteur à l'autre, valorisant généralement les calanoïdes par rapport aux podopléens (notamment les Oithonidae et Oncaeidae).

Enfin, des changements dans la composition des populations de copépodes ont eu cours soit à l'échelle géologique, soit plus recemment, par exemple dans le Golfe du Lion (Kouwenberg & Razouls, 1990), dans les eaux libanaises (Lakkis, 1990), dans l'Atlantique NE (Planque, 1996; Beare & al., 2002; Beaugrand & al., 2002), la Mer du Nord (Corten, 1999), comme dans l'Atlantique NE (Johns & al, 2001) et le Pacifique nord-est en Colombie Britannique (Mackas & al., 2001).

Les effets anthropiques sont maintenant bien connus, comme par exemples dans les baies de Toulon (Jamet & al., 2001), et de Sébastopol (Gubanova & al., 2001), les transports dans les ballasts des navires qui concernent essentiellement des espèces saumâtres (Orsi & Walter, 1991; Orsi & Ohtsuka, 1999; Sutherland & al., 2001) ou présentant des oeufs en diapause ou latence (comme par exemple chez les Acartiidae, Centropagidae, Pontellidae), les échanges de produits de l'aquaculture.

Une analyse zoogéographique des formes pélagiques dans les divers bassins méditerranéens a été établie par Furnestin (1979). Cet auteur montre la spécificité de ceux-ci aussi bien pour les données hydrologiques que biologiques. La circulation des eaux superficielles et intermédiaires est dans ses grandes lignes bien connue (Bethoux & Gentili, 1996; Bethoux & Gentili, 1999; Bethoux & al., 1999 ) et ne peut que tendre à une dispersion des formes planctoniques à l'ensemble de la Méditerranée, dans la mesure de l'adaptation des populations aux nouvelles conditions hydro-biologiques qu'elles y rencontrent. Les variations climatiques, changeantes dans le temps selon des cycles encore mal déterminés, modifient la structure de l'écosystème. Ces modifications dans le cas des copépodes pélagiques sont difficiles à appréhender contrairement à la faune benthique et ichtyologique (Laubier & al., 2003; Ben Souissi & al., 2004). Indépendamment des espèces bien connues dans les diverses régions méditerranéennes et qui dominent dans les sous-échantillonnages (Gaudy, 1985), un examen de la pêche dans son ensemble demeure indispensable du point de vue de la zoogéographie, de la détection d'espèces indicatrices comme de la variabilité génétique des espèces due à leur dispersion du fait même du pélagos.

L'inventaire réalisé s'appuie sur les données publiées (Razouls, 1995, 1996; Razouls & De Bovée, 1998), réactualisées jusqu'en 2019.

   

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Razouls C., Desreumaux N., Kouwenberg J. et de Bovée F., 2005-2024. - Biodiversité des Copépodes planctoniques marins (morphologie, répartition géographique et données biologiques). Sorbonne Université, CNRS. Disponible sur http://copepodes.obs-banyuls.fr [Accédé le 22 décembre 2024]

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