Généralités sur la morphologie externe des Copépodes planctoniques marins> Caractéristique de la ponte
 
   

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Caractéristique de la ponte :

Chez la plupart des Calanoïdes marins les oeufs sont pondus isolément (ex: Calanus), tandis que chez certaines formes (ex: Euchaeta, Paraeuchaeta) il existe un sac à oeufs en position ventrale (ovisac).
D'une manière générale, si l'appareil génital femelle n'a qu'un ou deux orifices externes voisins, il n'y a qu'un seul sac à oeufs ventral. Si les deux ouvertures sont éloignées, il se forme deux sacs latéraux (ex: Cyclops) ou latéraux-dorsaux (ex: Corycaeus).
Les sacs ovigères munis d'un dispositif d'accrochage au "segment génital" peuvent, soit être libéré d'un bloc, soit libérer des nauplius.
Les oeufs peuvent être pondus de quelques heures à quelques jours après la copulation.
Leur nombre est très variable selon les groupes (de un à quelques centaines), ainsi que chez le même individu. D'une manière générale, aussi bien pour les femelles à sac ovigère que pour celles à ponte libre, le nombre d'oeufs n'est jamais très abondant (suggérant un faible taux de mortalité à l'éclosion). Dans les deux cas le facteur limitant réside dans les possibilités de dilatation des oviductes sous l'effet de la croissance des ovocytes (Razouls, 1974, 1975). Cependant Marshall et Orr (1972) ont montré expérimentalement qu'il était possible, pour une même femelle, d'obtenir une succession de pontes espacées de plusieurs jours correspondant au temps de remplissage et de croissance d'une nouvelle série d'ovocytes dans les oviductes. Ces auteurs ont analysé le rôle de divers facteurs du milieu sur la ponte et mis en évidence l'effet primordial de la quantité et de la qualité de la nourriture disponible et des réserves lipidiques de l'animal.
D'autres facteurs sont susceptibles d'intervenir pour moduler le nombre, la taille des oeufs, l'espacement des pontes et leur temps d'éclosion. Parmi ces facteurs on peut citer: 1- le nombre de chromosomes (Margalef, 1953); 2- la taille du céphalothorax; 3- La qualité et quantité de nourriture disponible (Runge, 1987; Razouls et al., 1991); 4- les conditions externes de mise en diapause ou dormance. Il existe aussi une relation inverse entre le nombre d'oeufs et leur taille (Hutchinson, 1951).
Il est sans doute utile de rappeler que les oeufs de nombreuses formes d'eau douce supportent une dessiccation plus ou moins prolongée, comme d'ailleurs d'autres stades de développement (Elmork, 1980). Chez Diaptomus castor (calanoïde des eaux douces) les oeufs supportent une dessiccation complète. Roen (1957) montre que cette espèce peut pondre deux types d'oeufs: les uns à développement immédiat contenus dans un sac ovigère mince, les autres enfermés dans un sac épais pouvant supporter plusieurs mois de conditions défavorables. L'hypothèse d'oeufs en diapause chez des copépodes planctoniques marins est désormais bien établi depuis Zillioux et Gonzales (1970, 1972), puis par N.H. Marcus (1979, 1987, 1990). Les oeufs de Labidocera spp. (calanoïdes marins) résistent bien à un séjour prolongé sur les fonds; ingérés par les annélides polychètes, ces oeufs ne sont pas attaqués par les sucs digestifs et se retrouvent intacts dans les fécès. Johnson (1967) montre que les oeufs de Tortanus discaudatus (calanoïdes dans les eaux côtières) présentent une coque dure de chitine résistant à toute dégradation par les bactéries.
On ignore les causes de l'éclosion sinon qu'elle résulte de la remise en suspension des oeufs dans la colonne d'eau susjacente.
Grice et Gibson (1976, 1981) indiquent l'existence de deux types d'oeufs chez Pontella mediterranea (calanoïde marin) qui diffèrent par leur morphologie et les caractéristiques de leur éclosion. Les oeufs à coque lisse pondus en été éclosent deux jours après la ponte, alors que ceux à coque épineuse, pondus en automne, entrent en diapause pour n'éclore que cent à deux cents jours après.
Kasahara et al. (1974, 1975) décrivent les oeufs de diverses espèces néritiques, récoltés en abondance dans les sédiments qui donneront ultérieurement une génération. Les oeufs sont naturellement olus denses que l'eau.
Gross et Raymont (1942) calculent un enfoncement de 2 cm par minute à 13°C pour l'oeuf de Calanus finmarchicus, mais l'éclosion intervient généralement rapidement après la ponte, soit de 25 à 30 heures à 10°C.
Si l'oeuf est généralement sphérique, à coque lisse, il peut présenter de petites épines, voire souples et longues. Tortanus forcipatus (calanoïde néritique) montre des oeufs tout à fait caractéristiques de forme discoïdale.
Dans tous les cas les oeufs sont chargés de réserves, souvent colorés en rouge orangé ou en bleu-vert. Ces réserves se présentent comme des globules lipidiques, de sphérules vitellines contenant du glycogène et des caroténoïdes-protides.

   

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Razouls C., Desreumaux N., Kouwenberg J. et de Bovée F., 2005-2024. - Biodiversité des Copépodes planctoniques marins (morphologie, répartition géographique et données biologiques). Sorbonne Université, CNRS. Disponible sur http://copepodes.obs-banyuls.fr [Accédé le 19 mars 2024]

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