Généralités sur la morphologie externe des Copépodes planctoniques marins > Le cadre buccal : Labrum et labium
 
   

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Le cadre buccal : Labrum et labium

Fig. G2 : Calanus finmarchicus ( femelle ) ( vue ventrale schématique )

Le cadre délimitant l'atrium oral présente une structure complexe en relation avec le mode de nutrition qui peut modifier fortement les appendices qui y contribuent.
On doit à With (1915) une description détaillée du cadre buccal.
Compte tenu des types d'habitat et de la diversité dans le temps, comme dans l'espace, des ressources trophiques disponibles, les adaptations ne peuvent que conduire à des structures variées. Thorell, dès 1859), s'était appuyé sur ces structures pour définir trois groupes chez les Copépodes, pouvant constituer le fondement d'une classification naturelle.
1- Les Gnathostomes, qui ont une cavité buccale délimitée par un grand labrum et un petit labium (paragnathes) et recouverte latéralement par les lames masticatrices des mandibules et de leurs gnathobases. Ils sont adaptés à la mastication.
2- Les Poecilostomes, qui ont des appendices buccaux similaires aux précédents mais très réduits et adaptés au brossage ou léchage de fines particules.
3- Les Siphonostomes, qui ont une cavité buccale tubulaire formée par la fusion plus ou moins complète du labrum et du labium et dont les gnathobases des mandibules constituent des stylets. Ils sont adaptés à la succion.
On voit alors comment le groupe s'est diversifié, passant de formes libres vers les formes commensales ou semi-parasites, puis parasites.
Si ces structures représentent une grande importance taxinomique, elles peuvent aussi induire en erreur du fait de convergences adaptatives possibles. Pour Sars (1903), l'existence de transitions graduelles entre ces trois groupes, et la séparation arbitraire de formes présentant d'autres caractères communs par ailleurs. ne permettent pas d'attribuer aux structures buccales un rôle primordial pour des groupements de haut niveau taxinomique.
Le labrum et le labium forment les bords antérieur et postero-latéraux de la bouche et ne sont pas considérés comme des appendices.
Le labrum, situé au niveau des A2, constitue un lobe musculaire médian sur le bord antérieur de la bouche, muni de spinules externes et de pores des glandes labrales à sa partie postérieure (Arnaud et al., 1988).
Le labium est formé d'une paire de lobes séparés, dérivé des paragnathes (structure sternale), ornementé d'une rangée de spinules et parfois de fines soies.
La forme et les dimensions du labre et du labium se compliquent, peu chez les Cyclopoida et Poecilostomatoida, mais davantage chez les Siphonostomatoida (Huys et Boxshall, 1991, p.343) pour constituer un cône fendu latéralement dans lequel s'insèrent les mandibules; les paragnathes sont fusionnés pour former le labium agissant comme la lèvre inférieure du cône oral.
Ainsi la structure de la bouche justifie la coupure entre les pocilothermes et les siphonostomes, et la disparition de l'ancien ordre des Cycolopoida établi par G.O. Sars.

Chez les Calanoida et dans la plupart des autres ordres, le labrum (antérieur au cadre buccal) se présente comme un lobe médian musculeux, susceptible de se mouvoir légèrement dans le plan antéro-postérieur (Boxshall, 1985). Il présente souvent des rangs de spinules antérieurement et postérieurement et est muni des pores de glandes labrales sur sa face postérieure. Les paragnathes sont des lobes paires latéraux (ou labium) munis de rangs de spinules.
Chez les Poecilostomatoida, la bouche est une fente transversale, le bord antérieur de la fente est surplombé par le labre (structure aplatie de forme variable), le bord postérieur est rectangulaire, souvent concave, parfois muni de denticules. Chez certaines espèces commensales le labre montre un dimorphisme sexuel (Ho, 1970). Les côtés latéraux de la bouche sont ouverts pour admettre les appendices buccaux. Le bord inférieur de la bouche est délimité par le labium, structure souvent mal définie, apparaissant comme informe, parfois en lobe protubérant. Ce renflement labial est plus bas que le labre. Il a été suggéré que, dans ce groupe, le mode primitif de nutrition entraîne le passage des particules nutritives de l'avant vers l'orifice buccal. Ceci expliquerait fonctionnellement la position basse du labium au-dessus de la surface ventrale du céphalothorax.
La bouche des Cyclopoida (stricto sensu) est semblable à celle des Poecilostomatoida pour l'essentiel.
Chez les Siphonostomatoida, le labrum et le labium, fusionnés partiellement ou totalement, forment un cône tubulaire ou siphon au-dessus de l'ouverture de l'oesophage. Les bords latéraux des lèvres, lorsqu'elles demeurent séparées l'une de l'autre sur une courte distance à leur base, permettent aux mandibules de pénétrer à l'intérieur du cône buccal (Kabata, 1979).
Chez les Monstrilloida, un discret cône oral est visible sur la surface ventrale plus ou moins antérieure du céphalosome. Il se termine par un pore (Huys et Boxshall, 1991).

   

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Razouls C., Desreumaux N., Kouwenberg J. et de Bovée F., 2005-2024. - Biodiversité des Copépodes planctoniques marins (morphologie, répartition géographique et données biologiques). Sorbonne Université, CNRS. Disponible sur http://copepodes.obs-banyuls.fr [Accédé le 21 décembre 2024]

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